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Notre-Dame du Grandchamp, une histoire d'éducation
La maison d'éducation de jeunes filles de Grand-Champ
1804
Les Sœurs Augustines (Congrégation Notre-Dame de l’ordre de St Augustin) acquièrent la propriété de Grand-Champ, située à l’extrémité de la rue Royale, Place des Grands Champs (actuel Évêché).
Elles fondent un couvent et ouvrent une école qui œuvre à l'accueil et l'éducation de jeunes filles "tant pauvres que riches". Elles mettent en œuvre la pédagogie de Saint Pierre Fourier, prêtre vosgien, qui assure de pair éducation chrétienne, formation humaine, enseignement et apprentissage d'un métier.
"Notre but est de dresser des écoles publiques et y enseigner gratuitement les filles à lire, à écrire, à besogner de l'aiguille et l'instruction chrétienne".
Intuitions pédagogiques de Saint Pierre Fourier et Alix Le Clerc, texte fondateur de la congrégation de 1598.
Avec le temps, le couvent de Grandchamp reçoit de plus en plus d'élèves distinguées par la qualité de leur naissance.
Vers 1900
1830
Après la Révolution de Juillet 1830, La Maison de Grand-Champ est en difficultés financière et proche de la fermeture. Les Sœurs fondent alors un internat payant. Les profils des élèves se diversifient et la Maison de Grand-Champ compte vers 1833 près de 92 jeunes filles.
La célèbre actrice Sarah Bernhardt fait partie des pensionnaires entre 1853 et 1858, avant son entrée au Conservatoire.
"Former le cœur des élèves en leur inspirant une piété solide et éclairée, développer leur intelligence et leur jugement, orner leur esprit de toutes les connaissances utiles, contribuer, autant que possible, à rendre leur société douce et leur vertu aimable ; telle est la fin que se proposent les Religieuses de la Congrégation de Notre-Dame (...)".
Extrait du règlement vers 1880.
1880
1872
Le 19 janvier 1867, l'Eglise érige canoniquement le monastère de Grand-Champ.
En 1870, les Sœurs lancent de grands travaux d’agrandissement, notamment la construction de la chapelle. Mais la guerre franco-prussienne puis la Commune freinent leurs projets. La paix revenue, le 29 mars 1872, Mgr Mabille, Évêque de Versailles bénit la chapelle nouvellement érigée dans le monastère de Notre-Dame du Grandchamp.
1904
Sous la IIIe République, la politique de laïcisation de la société s’accélère et l’enseignement religieux est particulièrement visé. Ainsi la loi du 7 juillet 1904 supprime l’enseignement congréganiste. En août, les Sœurs Augustines installées à Grandchamp sont obligées de quitter leur monastère et s’établissent en Angleterre, à Hull.
"Tous les établissements congréganistes enseignants seront fermés dans un délai de 5 ans au maximum, à compte du jour de la promulgation de la présente loi".
Conformément à la loi de séparation des Eglises et de l’Etat promulguée en décembre 1905, le domaine de Grandchamp est saisi par l'Etat, en attendant que se constitue une association cultuelle susceptible de reprendre sa gestion. Le palais épiscopal de Versailles, l'Hôtel Mansart, rue de l'Indépendance Américaine, n'est pas épargné. Monseigneur Gibier, évêque de Versailles, se retrouve donc sans évêché et les élèves du Petit Séminaire sont expulsés.
Le Petit Séminaire de Grandchamp
1907
La Société Foncière de Seine et Oise (aujourd'hui AFIFE) constituée en 1905 acquiert le domaine de Grandchamp. Elle loue les murs aux vicaires Messieurs Leblanc et Genty qui entreprennent des travaux de rénovation et de mise en conformité de la Maison. Monseigneur Gibier intègre le domaine en 1907, il y installe les bureaux de l'évêché.
Le 28 janvier 1907, le Petit Séminaire Notre-Dame du Grand Champ, fête sa première rentrée des classes ; il adopte le nom d'Institution de Grandchamp. Accueillant des garçons provenant de toute la Seine-et-Oise, il offre une éducation gratuite et de qualité, à la fois littéraire et scientifique.
Sous l'impulsion de ses Supérieurs successifs, le Petit Séminaire ne cesse de s'agrandir. Il va former près de 33 évêques envoyés sur 4 continents.
"Dans le laboratoire de physique, le Dr Corret, vice-président du Radio-Club de France, se livre à des recherches sur la T.S.F. C'est de Grandchamp, grâce à l'antenne accrochée au clocher de la chapelle qu'il réalise ses émissions de radio amateur."
Extrait du journal de bord du Petit Séminaire L'Echo du Grandchamp - 1913
Extrait du journal mensuel de la paroisse Saint-Louis de Versailles, nov. 1960
1914 - 1918
Durant la Première Guerre Mondiale, le nouveau bâtiment Petit Séminaire est réquisitionné par la Croix-Rouge et devient un hôpital militaire. Les femmes reviennent à Grandchamp sous l'uniforme des infirmières. Beaucoup de prêtres sont mobilisés et tués au combat. Le Petit Séminaire perd son Supérieur, l'abbé Dorgeloh, deux professeurs, les abbés Rigault et Prévost, 26 élèves et 72 anciens élèves. L'hôpital complémentaire de Grandchamp ferme en 1919.
1939 - 1945
Nous n'avons retrouvé que peu d'éléments d'archives nous permettant de raconter la vie de Grandchamp pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il semblerait que les enfants aient été envoyés pour beaucoup dans les maisons de vacances du Petit Séminaire, notamment à la Villa Pax en Bretagne ou dans le Jura.
Une figure a pourtant marqué l'histoire, celle de l'Abbé Pierre de Porcaro, ancien élève et ancien maître de chapelle du Petit Séminaire, mobilisé en 1939, il est fait prisonnier une première fois en 1940. En 1943, à l'appel de son Évêque, il accepte de partir comme aumônier clandestin du STO à Dresde. Il est arrêté en 1944, transféré à Dachau en janvier 1945, où il mourra le 12 mars 1945.
1919 - 1969
Le 15 avril 1919, Monseigneur Gibier décide que « désormais le Petit Séminaire ne recevra plus que des enfants qui se destinent au sacerdoce. » L'externat n'y sera plus admis. Il a de grandes ambitions pour le Petit Séminaire et déclare vouloir ordonner au moins 30 prêtres par an sous 10 ans.
Mais la société change et après la Seconde Guerre mondiale, les vocations diminuent inexorablement. Le Petit Séminaire de Versailles voit sa fin annoncée en 1969.
Notre-Dame du Grandchamp, lycée polyvalent sous contrat avec l'Etat
1973 - 1983
Le Petit Séminaire de Versailles cède la place à un collège-lycée privé de l’enseignement diocésain allant de la 6ème à la terminale. Le collège est ouvert uniquement aux garçons, le lycée est mixte. Dans le même temps, l'établissement ouvre un BEP sténodactylo et un bac technique G1 (techniques administratives) et G2 (techniques quantitatives de gestions).
Le développement de la Ville Nouvelle de Saint-Quentin en Yvelines pousse le Diocèse à envisager l'ouverture d'un nouveau collège-lycée sur la Ville Nouvelle afin de répondre à la demande des familles dont les enfants sont pour l'instant scolarisés à Versailles et notamment à Grandchamp. Le collège de St-François d'Assise situé à Montigny-le-Bretonneux ouvre ses portes en septembre 1983. Le collège de Grandchamp est fermé.
En 1980 Notre-Dame du Grandchamp fusionne avec le lycée privé technique et professionnel l'Oasis, situé dans le quartier Saint-Louis. Cet établissement formait des jeunes filles aux métiers de comptabilité et de secrétariat.
1983 - 2003
Notre-Dame du Grandchamp déploie son projet : accueillir des élèves de profils très variés et leur proposer un parcours balisé et porteur d'avenir. Les formations proposées se diversifient : BEP et bac professionnels, BTS, classes préparatoires aux écoles de commerce.
Notre-Dame du Grandchamp devient un lycée polyvalent proposant huits baccalauréats (général, technique et professionnel), quatre BTS et des classes préparatoires EC.
Les années 2000
2001. Notre-Dame du Grandchamp signe un partenariat avec le Groupe ESC Lille pour l'ouverture d'un Bachelor, diplôme qui combine Licence de Sciences de Gestion et préparation aux concours sur titre des Grandes Ecoles de Commerce.
2002. A la demande de l’évêque de Versailles, les chefs d'établissement de l'école Sainte-Marie des Bourdonnais, du collège du Sacré-Cœur et du lycée Notre-Dame du Grandchamp créent la Communauté Saint-Louis. Elle permet de proposer aux familles qui le souhaitent un parcours scolaire cohérent de la maternelle à l’enseignement supérieur, porté par un projet éducatif commun.
2003. Notre-Dame du Grandchamp ouvre une unité spécialisée dans l'apprentissage, située à Montigny-le-Bretonneux. Cette nouvelle structure baptisée « Alter/Pro » propose des formations commerciales allant du CAP au Bac professionnel. Elle accueille des jeunes en grandes difficultés voire en décrochage scolaire et met en œuvre une pédagogie et un suivi personnalisés qui facilitent l'intégration et la réussite.
2004. L’enseignement technologique se développe avec l’ouverture de la "Prépa Techno", classe préparatoire aux écoles de commerce réservée aux bacheliers technologiques (ECT).
La même année, le lycée professionnel ouvre une Section Européenne.
2006. Notre-Dame du Grandchamp fête ses « 202 ans » d’existence.
Les années 2010
La forte croissance des effectifs, la multiplication des formations proposées et les besoins pédagogiques variés obligent l'établissement à repenser son organisation.
2008. Notre-Dame du Grandchamp ouvre un service communication et lance la création de nouvelles identités graphiques et de sites web correspondants aux pôles d'enseignement.
2010. Notre-Dame du Grandchamp acquiert de nouveaux locaux à Montigny-le-Bretonneux pour les apprentis d'Alter/Pro. L'établissement réaffirme ainsi sa volonté d'agir au cœur de la cité pour l'insertion professionnelle et l'égalité des chances. Elle souligne aussi son choix de mettre en avant la formation en alternance.
Notre-Dame du Grandchamp signe un partenariat avec le CNAM (Conservatoire des Arts et Métiers), pour l'ouverture de formations de niveau Licence et Master, en alternance, il assure ainsi une poursuite d'études à chacun de ses BTS.
Tenant compte de l'accroissement du nombre de ses alternants, Notre-Dame du Grandchamp forme un nouveau service dédié au recrutement des jeunes et à la collecte de la taxe d'apprentissage, qui finance leur scolarité mais aussi les infrastructures qui leurs sont dédiées. Il s'agit du Service Relation Entreprises.
2015. Le diocèse confie à Notre-Dame du Grandchamp les clés de la villa Saint-Paul, située au 95 rue Royale. Cette demeure et les accès nouveaux qu'elle apporte, permettent à l'établissement de créer une entrée dédiée aux étudiants et désenclave ainsi la petite rue Henri de Régnier.
2016. Notre-Dame du Grandchamp signe un partenariat avec l'UVSQ (Université de Saint-Quentin-en-Yvelines) pour l'ouverture d'une Licence commune la Licence Etudes Européennes Internationales.
Plus récemment
2018. Afin de mieux accompagner sa dynamique de croissance, ses évolutions structurelles et sa modernisation, Notre-Dame du Grandchamp change d'identité graphique.
La direction d'Alter/Pro est confiée à la direction du pôle professionnel sous statut scolaire. Des synergies sont créées. Alter/Pro change de nom au profit de Notre-Dame du Grandchamp, ce qui lui donne plus d'assise face à ses nombreux concurrents et continue de faire vivre le projet initial de Notre-Dame du Grandchamp : l'accueil de tous ; la diversité des profils de jeunes ; la diversité des diplômes ; l'assurance d'offrir des parcours d'avenir. Pour « S'épanouir et réussir ! »
2023. Notre-Dame du Grandchamp élargit son offre de formation dans l'enseignement supérieur en répondant à l'appel de l'Enseignement Catholique. En septembre 2023, Grandchamp ouvre sa Prépa Médecine P1, qui a vocation à solidement préparer ses étudiants au concours de 1e année de médecine. Cette P1 accompagne des jeunes ayant intégré le parcours PASS de l'Université de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Notre-Dame du Grandchamp s'engage aussi pour l'apprentissage, puisque l'établissement célèbre à la rentrée 2023, l'ouverture du Campus de l'Apprentissage, dans ses locaux de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ce Campus accueille tous les apprentis de Notre-Dame du Grandchamp du CAP au BTS, soit l'équivalent de 18 classes et 450 jeunes.
2024. En septembre 2024, l'apprentissage à Notre-Dame du Grandchamp accueillera des étudiants de Licence L3 Web-Analytics et e-Commerce ainsi qu'en Licence Management des Organisations parcours général ou Ressources Humaines.